Jacob Rogozinski

Professeur de Philosophie

Ancien directeur du Centre de recherches en philosophie allemande et contemporaine (2010-2017)

Membre du Centre de recherches en philosophie allemande et contemporaine (CREPHAC, UR 2326)

jacob.rogozinski@sfr.fr

Réception des étudiants : sur rendez-vous.



Domaines de recherche

Phénoménologie du corps et du sujet
Philosophie de la religion
Philosophie et psychanalyse
Philosophie politique

Publications

Livres en nom propre

couverture du livreDjihadisme : le retour du sacrifice, Paris, Desclée de Brouwer, 2017, 260 p.

Quel est cet ennemi qui nous attaque à la terrasse des cafés, dans une école, une salle de concert, une promenade ou une église?
Un philosophe répond ici à cette question. Il montre que les notions de « terrorisme » ou de « radicalisation » nous empêchent de penser la terreur djihadiste.Il se demande où ce dispositif puise sa force d’attraction, dans quel contexte historique et social il est apparu, s’il est l’indice d’un « retour du religieux » et quelle relation il entretient avec la religion musulmane.Car le djihadisme a tout à voir avec l’islam, mais il n’est pas la vérité de cette religion : en voulant la réaffirmer, il la retourne contre elle-même.
Certains aspects de l’islam apparaissent alors au grand jour : son utopie émancipatrice, sa conception du pouvoir politique, sa dimension messianique et la rivalité qui l’oppose aux deux autres religions abrahamiques. Nous découvrons des « trésors perdus » de cette tradition.
Ils pourraient nous aider à combattre la cruauté archaïque que les religions cherchent à contenir et qui fait aujourd’hui retour avec les martyrs-meurtriers du djihad.

 

couverture du livreIls m'ont haï sans raison de la chasse aux sorcières à la Terreur, Editions du Cerf, 2015

Qu’est-ce que la haine ? Comment cet affect individuel peut-il animer des persécutions collectives? C'est la logique de la haine, toujours active et menaçante, que ce livre s'efforce de comprendre. Pour cela, Jacob Rogozinski interroge le phénomène de la chasse aux sorcières qui s'est déchaînée de la Renaissance aux Lumières. Il décrit lestechniques mises en œuvre pour désigner, puis anéantir ses cibles. Il analyse la recherche du « stigmate diabolique », l’aveu d'une « vérité » extorquée sous la torture, la dénonciation d'un « complot des sorciers », la construction de la figure de « Satan » comme ennemi absolu. Les mêmes dispositifs se retrouveront sous d’autres formes, dans d’autres circonstances, de la Terreur jacobine aux procès de Moscou,et sous-tendent encore les récentes « théories du complot ». En étudiant ces expériences historiques, en repérant leurs différences et leurs similitudes, Jacob Rogozinski montre comment l'on passe de l'exclusion à la persécution, comment l'indignation et la révolte des dominés peuvent se changer en haine et se laisser capter par des politiques de persécution. Ses analyses nous éclairent ainsi sur les dispositifs de terreur de notre temps.

 

couverture du livreCryptes de Derrida, Editions Lignes, 2014

Il y a dix ans mourait Jacques Derrida, reconnu dans le monde entier comme l'un des philosophes les plus importants du XX° siècle et dont l'œuvre suscite toujours de nombreux commentaires en France et à l'étranger. L'essai de Jacob Rogozinski se confronte à sa pensée dans un exercice d'"infidèle fidélité" : il s'efforce de rester fidèle à la "déconstruction" derridienne en essayant de la déconstruire à son tour. Ni réfutation polémique, ni commentaire mimétique, il se propose de tracer dans son œuvre une ligne de partage entre ce qui se laisse déconstruire et ce qui reste. De découvrir la part indéconstructible de la déconstruction, les cryptes de Derrida : ses points de résistance, les impensés de sa pensée. Dans le labyrinthe de la déconstruction, Jacob Rogozinski parcourt plusieurs chemins : la question du deuil, celle du moi et celle de la vérité. Ce que Derrida nous enseigne sur le "travail du deuil" nous éclaire-t-il sur la mélancolie de la déconstruction, la hantise d'un penseur qui avait pris pour secrète devise l'impossible énoncé je suis mort? Mais si je suis mort depuis toujours, ma vie ne se distingue plus de ma mort, et le mot "je" ne signifie plus rien. Cette destitution de l'ego -cet égicide- n'est-elle pas une illusion majeure de la déconstruction? Comment s'accorde-t-elle avec la passion de Derrida pour la signature et l'autobiographie? Et comment entendre alors son appel final à "préférer toujours la vie"? L'une des difficultés à laquelle cette relecture de Derrida nous confronte concerne le statut de la déconstruction dans sa relation paradoxale à la vérité. Certes, Derrida récusait tout recours à la vérité, dénoncée comme un maître-mot de la métaphysique. L'on doit cependant se demander si la déconstruction de la vérité n'en appelle pas à cette vérité qu’elle déconstruit. Se serait-il mépris sur le sens ultime de sa pensée? Est-il resté jusqu'au bout fidèle à la radicalité de la déconstruction? Autant de questions que nous invite à se poser cet essai sur Derrida, qui constitue également une introduction éclairante à la lecture de son œuvre.

 

couverture du livreGuérir la vie - la Passion d'Antonin Artaud, Editions du Cerf, 2011

Pourquoi écrire un livre sur Antonin Artaud? Parce qu'il me l'a demandé : impossible de le lire sans être appelé par sa voix. Mais comment répondre à son appel sans le trahir? Comment lire en philosophe celui qui clamait sa "haine de la philosophie"? Comment le lire sans le dévorer, ni se laisser dévorer par lui? Règle de lecture : ce qu'il écrit est vrai. Laissons cette vérité s'affirmer par elle-même sans lui imposer la grille d'une pensée étrangère -et sans prétendre la fixer dans la psychose ou la métaphysique. Pas de cruauté, pas d'impouvoir, pas de schizophrénie, pas de corps sans organes : autant de stéréotypes, de maîtres-mots qui font obstacle à la lecture. Pourquoi écrit-il? Pour sauver de l'oubli ses muses assassinées, ces corps massacrés, tous ces morts "dont le nom n'a jamais passé dans l'histoire". Pour sortir de l'enfer, pour traverser cette Poche Noire où il a sombré, se réapproprier son Je, son nom dont il a été dépossédé. Si la folie est l'absence d'œuvre, le retour du Mômo est une "insurrection de bonne santé", la bonne nouvelle d'une résurrection : il est possible de franchir la mort, de franchir "dieu" pour se refaire un corps. Il est possible de guérir la vie. C'est ce combat contre la folie, la mort et l'oubli, ce combat pour la vérité que j'ai tenté ici de décrire : en passant de la scène du mythe -de la révolution théâtrale qui devait figurer la vie- à celle du fantasme, de la hantise sexuelle, du père-mère; puis en remontant vers une dimension plus originaire, vers l'énigme d'une vie sans être, d'une chair qui est moi. Chair déchirée, en quête de son incarnation majeure, chair qui ne cesse de mourir, et pourtant toujours renaissante… Cette vérité du moi-chair qu'il voulait faire résonner dans la langue et le rythme du poème, sommes-nous enfin capables de l'entendre ?

 

couverture du livreLe moi et la chair - introduction à l'ego-analyse, Editions du Cerf, 2006 - trad. en anglais : Stanford University Press, 2010

Notre moi n'est-il qu'une illusion, une simple apparence produite par une réalité étrangère? Est-il la principale source de la violence et de l'injustice? Ce sont ces préjugés aujourd'hui dominants que ce livre remet en question, en distinguant du moi narcissique et aliéné le moi vrai. Il est temps d'en finir avec cette destruction de l'ego, cet égicide qui règne sur la philosophie contemporaine, la psychanalyse et les sciences humaines. La critique de deux maîtres-égicides, Heidegger et Lacan, est le point de départ de ce livre. Mais cette critique ne suffit pas : c'est une pensée neuve de l'ego qu'il s'agit de fonder, une ego-analyse. Ce qui demande d'abord de relire ce philosophe décrié, Descartes, qui avait découvert cette vérité absolue que je suis. Dans la dernière partie du livre, nous approchons de cet inconnu qui est moi. Nous y découvrons un moi-chair divisé et précaire qui s'efforce de s'unir à lui-même et de se donner un corps, mais se heurte toujours à la hantise d'un restant. Nous pouvons alors aborder l'énigme de la rencontre d'autrui, celles du passage de la haine à l'amour, de la mort et de la résurrection du moi. Nous commençons enfin à comprendre quelle est l'origine de notre aliénation, et à entrevoir le chemin de notre délivrance.

 

couverture du livreLe don de la Loi - Kant et l'énigme de l'éthique, PUF, 1999 - trad. en portugais :Imprensa Paulus, 2009

Comment échapper à la crise de l'éthique, à la perte de tout repère permettant de juger, de s'orienter dans l'existence ? Interrogation qui nous conduit vers Kant, vers le philosophe qui s'est efforcé de trouver une issue à cette crise en fondant l'éthique non plus sur le Bien, mais sur la Loi. Mais qu'en est-il de cette éthique, en un temps où le mal le plus radical se réclame de la " loi " ? Eichmann se déclarait " kantien " : faut-il y voir l'indice d'un échec de la philosophie pratique de Kant ? Comment démarquer la vérité de la Loi de sa défiguration ?
Une certitude guide cette recherche : que les textes kantiens, inlassablement commentés, gardent encore une part d'énigme ; que leur ressource secrète n'est pas épuisée. Il s'agit donc de soustraire la pensée de la Loi aux interprétations scolaires qui la recouvrent. Un nouveau visage de cette pensée se dessine alors, qui lui permet de se confronter aux avancées de la psychanalyse, à l'éthique de Levinas ou même à l'appel à un " saut " au-delà de l'éthique.

 

couverture du livreKanten - esquisses kantiennes, Kimé, 1996

 Ce livre est né d’un pari : qu’il y ait encore à écrire sur Kant, que sa pensée ne se réduise pas à ce « kantisme » scolaire où l’on tente de l’enfermer, qu’elle échappe aux interprétations parricides qui prétendent l’avoir dépassé ou déconstruit (Hegel, Heidegger, Lacan).Une nouvelle approche devient possible, qui l’aborde à partir de ses Kanten, ses zones-frontières, motifs en apparence marginaux et négligés par les commentaires traditionnels, mais qui donnent peut-être accès à une dimension essentielle de sa pensée.

 

 

Directions de recueils et de n° de revues

Philippe Lacoue-Labarthe - la césure et l'impossible, Editions Lignes, 2010

Dérives pour Guy Debord, Editions Van Dieren,2010, co-dirigé avec Michel Vanni

"Le rebut humain", Lignes n°35, 2011, co-dirigé avec Michel Surya

"Michel Henry, une phénoménologie radicale", Cahiers philosophiques de Strasbourg n°30, 2011

"Les nouvelles droites extrêmes", Lignes n°45, 2014, co-dirigé avec Michel Surya

"Derrida entre la France et l'Allemagne", Cahiers philosophiques de Strasbourg n°39,co-dirigé avec Christian Ferrié


Articles

"Des enveloppes charnelles : au croisement de la phénoménologie et de la psychanalyse",in De l'inconscient à l'existence, Presses Univ. de Provence, Aix-Marseille, 2014

"La parole du buisson : un appel qui délivre", in Religion et liberté, Presses Univ. de Strasbourg, Strasbourg, 2015

"Pire que la mort – les lépreux au Moyen-Âge : de l'exclusion à l'extermination", Lignes n°35, 2011

"De la caresse à la blessure – outrance de Levinas", Les Temps modernes n° 664, 2011

"Déporté loin de soi – routes et déroutes d'Antonin Artaud", Lignes n°38, 2012

"L'aveu de la vérité. Torture et confession dans la chasse aux sorcières", Les Temps Modernes n°673, 2013

"Revolution and Terror / Revolioutsia i Terror(en anglais et en russe, inédit en français), Stasisn°1, 2014, Saint-Pétersbourg

"Heidegger et le mythe du 'retour aux Grecs'", Cahiers philosophiques de Strasbourg n°36, 2014

"Faisceaux", Lignes n°45, 2014


Participation à des collectifs

"The Chiasm and the Remainder (how does Touching touches itself?)", in Rethinking Facticity, F. Raffoul and E. Nelson eds, SUNY Press, Albany, 2008, pp. 229-252

"La décision du Vide", in O. Penot-Lacassagne éd., Antonin Artaud, "littéralement et dans tous les sens", actes du colloque de Cerisy sur Artaud, Minard, Caen, 2009, pp. 113-125

"Le don du monde", in Du sublime (rééd. en collection de poche), Belin, 2009, pp. 229-272.

Travaux en cours

Informations à suivre prochainement.

Organisation de colloques et journées d'études

Penser l'Islam : une tâche pour la philosophie de la religion

Colloque organisé les 30-31 mars 2017 à l'Université de Strasbourg (organisateurs : J. Rogozinski, Ph. Capelle-Dumont)  - avec S. B. Diagne (Columbia University), R. Dookhy (Strasbourg), F. Benslama (Paris-7), S. Gumpper (Strasbourg), J. Chabbi (Paris-7), N. Tazi (Collège de philosophie, Paris)

Programme
Affiche
Lien vers l'agenda

Journée d'études sur l'œuvre de Carlo Ginzburg

Co-organisée avec A. Follain et M. Simon (Institut d'histoire moderne), Université de Strasbourg, mars 2013

Colloque international Exclusion, discipline, terreur : à partir de M. Foucault

Université de Strasbourg, avril 2014

Colloque international Derrida entre la France et l'Allemagne

Co-organisé avec C. Ferrié, Université de Strasbourg, novembre 2014

Colloque international : Mutations – à partir de J.L. Nancy

Co-organisé avec J. Lèbre, Collège International de Philosophie, Strasbourg, novembre 2015

Journée d'études sur la reconnaissance - à partir du travail d'A. Honneth

Co-organisée avec F. Fischbach, Strasbourg, 2016

Organisation des "rencontres de la Faculté de philosophie de Strasbourg"

Invitation de M. Ferraris (Turin), G. Figal (Fribourg), L. Tengelyi (Wuppertal), E. Alloa (Saint-Gall), R. Kearney (Boston), M. Gabriel (Bonn), J. Assmann (Heidelberg), M. Abensour (Paris), B. Waldenfels (Bochum), P. Manent (Paris), Y.C. Zarka (Paris) et A. Honneth (Francfort)

Émissions et enregistrements

Conférence

Lire la Bible en philosophe, Premier colloque de la Société des Etudes Juives (3/7), 01/07/2019 http://www.akadem.org/_articles/082/113082.php

Enregistrements Web

Les aventures de l'Ego, Vidéo de 12 minutes pour le site philosophique www.infophilo.info (janvier 2006).

"La vérité peut se voir aussi dans les images" (conférence sur Guy Debord, février 2007) : https://www.youtube.com/watch?v=w5KeSW5oMt8

Entretien avec Emmanuel Moreira (novembre 2011) sur Le moi et la chair et sur Guérir la vie : http://laviemanifeste.com/wp-content/uploads/2011/11/rencontrejacobrogozinski.mp3

Entretiens sur Ils m'ont haï sans raison – de la chasse aux sorcières à la Terreur (Cerf, 2015)

Participation Conférence organisée à l'Espace Culturel et Universitaire Juif d'Europe le 24 janvier 2017 : Hannah Arendt aujourd'hui?

Présentation de Djihadisme: le retour du sacrifice, 2017. La vidéo est disponible sur le site de l'akadem.

Seconde présentation de Djihadisme : le retour du sacrifice, 2017. La vidéo est disponible ici, enregistrée à la librairie Millepages à Vincennes.

À voir également, sur le même ouvrage : http://www.conspiracywatch.info/jacob-rogozinski-sur-le-complotisme-et-la-dynamique-de-la-democratie.html

Enregistrements radio

Jacob Rogozinski sur France Culture : https://www.franceculture.fr/personne-jacob-rogozinski.html

  • Participation à l’émission Versus/Penser diffusée sur Espace2, au sujet du livre Djihadisme : le retour du sacrifice :

Participation à un reportage pour les DNA

Conférence du 10 avril 2019 au Collège International de Philosophie

http://ciph.org/spip.php?page=podcasts&id_rubrique=5