Le programme de recherche du CRePhAC est organisé autour de trois axes privilégiés, favorisant cependant les collaborations croisées et transversales entre tous les membres de l'équipe.
Axe 1. Crises et critique de la raison philosophique, de Nietzsche à nos jours (coord. Anne Merker, Emmanuel Salanskis, David Espinet)*
Avec Nietzsche, le discours philosophique n’est plus est interprété à partir de son contenu manifeste, mais comme symptôme, qui doit être déchiffré, par un travail de philologue, d’hérméneute qui prendra ensuite le nom de « généalogie ». Nietzsche demeure à cet égard la référence la plus importante de l’époque contemporaine pour comprendre ce retournement critique de la philosophie dont la « déconstruction » est le dernier avatar.
Axe 2. Philosophie sociale et environnementale : habitabilité du monde et « bien commun » à l’ère de l’anthropocène (coord. David Espinet, Yves-Jean Harder, Mickaël Labbé)*
Que reste-t-il de commun à l’époque de l’Anthropocène ? La mutation anthropologique majeure que représente l’Anthropocène, soit la certitude que le mode de production propre aux sociétés contemporaines épuise irrémédiablement les ressources naturelles, interdit un partage équitable des richesses et la satisfaction des besoins de tous (à commencer par ceux des générations futures) exige la redéfinition de ce que sont les droits et les devoirs de chacun à l’égard de tous, donc aussi bien l’invention d’une nouvelle définition de la liberté qui ne repose pas sur le seul fondement de la « métaphysique du sujet ».
Axe 3. L’institution philosophique, entre épistémologie et sciences humaines (Édouard Mehl, Laurent Fedi, David Espinet)*
Dans cet axe, nous réfléchissons plus particulièrement à l’institution de la philosophie à Strasbourg, ce qui signifie :
- étudier la tradition philosophique strasbourgeoise, ses courants, ses affinités, ses spécificités (les phénoménologues : Héring, Levinas, Ricoeur, Nancy ; les épistémologues : Cavaillès, Canguilhem, Gusdorf ; les sociologues : Halbwachs, Gurvitch, Freund…)
- Plus largement, montrer en quoi la philosophie universitaire au XXe siècle, tant dans sa tradition allemande que française (de Husserl à Heidegger, ou de Bergson à Levinas), se construit autour d’une double référence à Descartes et à Kant.