Soutenance de thèse : Ondine Arnould

Le 6 décembre 2024
De 13h30 à 18h00
Amphithéâtre, Collège doctoral européen, 46 bd de la Victoire, Strasbourg

TYPOLOGIE COMPARÉE DES FÉMINITÉS CHEZ F. NIETZSCHE ET L. ANDREAS-SALOMÉ

Thèse présentée par Ondine Arnould, professeure certifiée de philosophie

sous la direction d'Anne Merker (Crephac [UR 2326], Université de Strasbourg) et de Christine Maillard (MGNE [UR 1341], Université de Strasbourg) (ED 520)

  • Jury

Fabrice Malkani (Professeur en études germaniques, Université Lyon 2)
Scarlett Marton (Professeure émérite de philosophie, Université de Sao Paulo)
Isabelle Mons (PRCE HDR en littérature comparée, Université Sorbonne Paris Nord)
Patrick Wotling (Pofesseur de philosophie, Université de Reims Champagne-Ardenne)
Christine Maillard (professeure émérite en études germaniques, Université de Strasbourg)
Anne Merker (professeure de philosophie, Université de Strasbourg)

  • Résumé

En Europe au tournant des XIXe et XXe siècles, Nietzsche et Salomé participent à la crise moderne de l’identité en s’interrogeant sur les genres et plus largement sur le masculin et le féminin. Loin de rejoindre le patriarcat traditionnel, ils ne s’en détachent toutefois pas au profit du féminisme égalitariste alors en plein essor. Par leur geste ambivalent et foncièrement différentialiste, les deux philosophes donnent à saisir une troisième voie complexe et irréductible qui étudie avec sérieux les représentations des femmes et du féminin, et par opposition des hommes et du masculin, en vue de la vie elle-même et d’une humanité d’avenir idéale. Nietzsche et Salomé, s’ils sont d’âges et de genres différents, présentent une proximité indéniable de pensée, de leur propre aveu mais également dans la réception qu’on peut faire de leurs productions respectives. Il est à déplorer que l’œuvre saloméenne soit encore trop peu étudiée pour elle-même, indépendamment d’un regard strictement biographique qui la réduise à sa relation aux grands hommes. Loin d’être un pan anecdotique des travaux de Nietzsche et de Salomé, ce que je nomme une philosophie du genre y apparaît en réalité fondamentale et tout à fait cohérente avec l’ensemble de leur réflexion. Cette dynamique proprement philosophique reflète une mutation historique profonde et un geste particulièrement représentatif du caractère transitif de leur époque, entre élans progressistes et conservateurs, mais toujours au service d’une typologie mettant en lumière le corps et la lutte vitale qu’il abrite. Notre étude comparative suit une progression à la fois thématique et temporelle pour interroger les féminités nietzschéennes et saloméennes : l’héritage que constitue la religion, notamment chrétienne, l’érotisme comme relation privilégiée homme-femme au présent, ainsi que l’art et la politique comme participant respectivement d’un avenir souhaité et redouté.