Description

Dans son rapport à la philosophie allemande, la pensée juive garde une attitude ambiguë. Elle la prolonge tout en se définissant en partie contre elle. On le voit directement avec Walter Benjamin, Franz Rosenzweig, Martin Buber ou Hermann Cohen ; tous connaissent parfaitement les philosophes allemands qu’ils commentent dans leurs ouvrages.  Puis vient la rupture, comme une prise de conscience, un réveil, un refus d’être purement assimilé au sein d’une culture qui, finalement, n’est pas vraiment la leur, ou, plus exactement, qui perdure comme s’ils n’existaient pas, ce qui devient insupportable à leurs yeux.

    Bien entendu, des événements historiques expliquent cette revendication, avec le choix douloureux qui s’impose aux intellectuels juifs allemands au début du XXème siècle : faut-il s’intégrer au risque de disparaître ou défendre une identité juive ?  Mais en quoi consiste-t-elle ? Qu’est-ce qu’une pensée hébraïque ?  A-t-elle une existence possible en dehors du cadre religieux ?   

  Nous montrerons que la pensée juive a sa pertinence tout en restant, parfois, diamétralement opposée à des courants dominants, tel que le Kantisme ou l’Hégélianisme. Il s’agira de redéfinir, en CM, par le biais du messianisme, un axe qui part de Jérusalem vers Athènes, puis d’Athènes à Berlin. La pensée hébraïque n’a certes pas d’unité systématique, elle ne le supporterait pas, mais elle obéit à des principes qui inspirent, aujourd’hui encore, la plupart de nos penseurs, y compris ceux qui taisent ce qu’ils lui doivent… La partie TD étudiera le thème de la Création et abordera, sous cet angle, la question des Kabbales.

Bibliographie

Bensussan Gérard, Le temps messianique, J. Vrin.

Tresmontant Claude, Essai sur la pensée hébraïque, Les éditions du Cerf.

Bouretz Pierre, Témoins du futur, Essais Gallimard.

Zarader Marlène, La dette impensée, Heidegger et l’Héritage hébraïque, J. Vrin.

Lévinas Emmanuel, Difficile liberté, Livre de poche.

Buber Martin, Je et tu, Aubier Philosophie.

Rosenzweig Franz, L’étoile de la rédemption, Seuil.

Scholem Gershom, Le messianisme juif, Les belles lettres.

Bibliographie

Bibliographie :

Textes dont nous étudierons des extraits :

Kant E., [1781/1787] 1990, Critique de la raison pure, traduit par Barni J., Delamarre A.J.-L., Marty F., Alquié F. (dir.), Paris, Gallimard (Folio Essais).

Kant E., [1783] 1997, Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science, traduit par Guillermit L., Paris, Vrin (Bibliothèque des textes philosophiques).

Kant E., [1785] 1992, Fondements de la métaphysique des mœurs, traduit par Delbos V., Philonenko A. (dir.), Paris, Vrin (Bibliothèque des textes philosophiques).

Kant E., [1790] 1989, Critique de la faculté de juger. Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique. Réponse à la question : Qu’est-ce que les Lumières ?, traduit par Delamarre A.J.-L., Ladmiral J.-R., Launay M. de, Vaysse J.-M., Ferry L., Wismann H., Alquié F. (dir.), Paris, Gallimard (Folio Essais).

Kant E., [1798] 1988, Le conflit des facultés en trois sections, traduit par Gibelin J., 4^e édition, Paris, Vrin (Bibliothèque des textes philosophiques).

Littérature introductive :

Bouriau C., 2022, Kant, Paris, Cerf (Qui est-tu ?).

Grandjean A., 2016, La philosophie de Kant. Repères, Paris, Vrin (Repères philosophiques).

Kuehn M., 2001, Kant. A Biography, Cambridge, Cambridge University Press. Traduction allemande : Kühn M., [2001] 2007, Kant. Eine Biographie, traduit par Pfeiffer M., München, Deutscher Taschenbuch Verlag.

Collins R., 1998, « The transformation of philosophy », dans Heilbron J., Magnussen L., Wittrock B. (dirs.), The Rise of the Social Sciences and the Formation of Modernity. Conceptual Change in Context, 1750-1850, Dordrecht, Kluwer (Sociology of the Sciences), p. 141‑161.

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• David Espinet