TD Philosophie générale

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Catalogue2025-2026

Description

Philosophie et pauvreté

Si la pauvreté, en tant qu’expression du dysfonctionnement de l’organisation collective, est au cœur de la philosophie sociale, on ne peut pourtant la réduire à un simple phénomène socio-économique. En nous confrontant au réel dans son expression la plus brutale, elle interroge notre rapport au monde et aux autres, mais aussi notre condition d’être en défaut. Le plus souvent subie, la pauvreté peut aussi être partagée, assumée, choisie, et par là transposée à un niveau supérieur de la réalité. Elle change alors de définition, de nature et de valeur, conduisant le philosophe à interroger, non seulement socialement et politiquement, mais aussi moralement et spirituellement, ce désir du bien qui vise à restaurer l’homme dans son plein épanouissement. En faisant de la pauvreté un véritable concept philosophique, le cours cherchera à montrer comment les analyses de la vulnérabilité, de l’humiliation, de l’invisibilité mettent en évidence une mécanique des rapports sociaux basée sur une logique de la force, à laquelle il n’est possible de résister qu’en cultivant paradoxalement une certaine forme de dénuement. De la morale de l’homme, qui conduit d’Alembert à faire du luxe « un crime contre l’humanité, toutes les fois qu’un seul membre de la société souffre et qu’on ne l’ignore pas[1] », aux pathologies sociales étudiées par Axel Honneth, de la nudité provocatrice des philosophes cyniques à la vie simple voulue par Simone Weil, se dessine tout un itinéraire philosophique que nous nous proposons d’emprunter.

Bibliographie indicative, qui sera complétée lors de la séance d’introduction.

Berthoud A., Lengaigne B., Mardellat P., Figures et énigme de la pauvreté, Villeuneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2009.

D’Alembert, Essai sur les éléments de philosophie, Paris, Fayard, 1986.

Foucault Michel, Naissance de la biopolitique. Cours au Collège de France, 1978-1979, Gallimard-Seuil, coll. « Hautes Études », Paris, 2004.

Honneth Axel, La Société́ du Mépris. Vers une nouvelle théorie critique, trad. O. Voirol, Paris, La Découverte, 2006

Honneth Axel, La Lutte pour la Reconnaissance, Gallimard, 1992, coll. « folio essais ».

Laërce Diogène, Vies et doctrines des philosophes illustres (trad. sous la direction de Marie-Odile Goulet- Cazé) Paris, Le Livre de poche, coll. « La Pochothèque », 1999.

Leblanc Guillaume, L’Invisibilité́ Sociale, Paris, PUF, 2009.

Montaigne, Les Essais, livre I, chapitre XXXI, « Des cannibales », folio, 2003.

Platon, Gorgias, 507e-508a, trad. Monique Canto, Flammarion, GF, 1987.

Simmel Georg (1858-1918). Les Pauvres, 1907, 3e édition, PUF coll. « Quadrige », 2005, (1re édition française, PUF, 1998)

Weil Simone, « Réflexions sur les causes de la liberté́ et de l’oppression sociale », Œuvres Complètes, Tome II, vol. 2, Paris Gallimard, 1988.


[1] D’Alembert, Essai sur les éléments de philosophie, Fayard, 1986, p. 69.

Bibliographie

Bibliographie indicative (une bibliographie détaillée sera fournie lors de la première séance de cours) :

-        Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Paris, GF, 2012.

-        Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, trad. M. Foucault, Paris, Vrin, 2008.

-        Cassirer, Logique des sciences de la culture, trad. J. Carro et J. Gaubert, Paris, Cerf, 1991.

-        Cassirer, Essai sur l’homme, trad. N. Massa, Minuit, 1975.

-        Lévi-strauss, Anthropologie structurale, vol. 1 et 2, Paris, Pocket, 2003.

-        Deliège, Une Histoire de l’anthropologie. Ecole, auteurs, théories, Paris, Seuil, 2013.

-        Amat, Maigné, Philosophie de la culture, Paris, Vrin, 2022.