Journées d'études: Pratiques funéraires et identité(s)
20 et 21 avril 2021
La mort d’un individu dans une communauté entraîne généralement la mise en place d’une chaîne opératoire funéraire complexe répétée de décès en décès. Elle s’oppose en cela aux dépôts non funéraires, caractérisés par l’absence de funérailles et/ou de tombe dédiée (rejet ou abandon du cadavre, privation de sépulture - BOULESTIN 2016). L’étude de la « pratique » (ibid.) d’un groupe donné et de sa variabilité permet de saisir des contrastes dans le traitement des défunts et d’appréhender plusieurs aspects de la société des vivants. Les rituels et funérailles - difficilement saisissables dans le cas des populations pré- et protohistoriques -, ainsi que les gestes funéraires révèlent de facto une ou plusieurs des identités du défunt. Il peut s’agir de son identité individuelle, liée par exemple à son sexe, son âge ou son statut social, mais également de son identité collective, qui est quant à elle « vécue et produite » (LENCLUD 2008) et qui renvoie à son appartenance à un groupe. Le rôle de la pratique funéraire, dans ce dernier cas, est ainsi de maintenir les liens entre ses acteurs et de s’assurer de sa pérennité.
La mort et les évènements qui gravitent autour de son surgissement mènent à des interactions sociales et des gestes spécifiques qui interrogent les philosophes. Parmi leurs points de vue, la pratique (praxis) entretient une relation dialectique avec la théorie. Elle conduit à distinguer la pratique de la philosophie et la philosophie pratique, qui amènent à se questionner et à agir sur la sphère funéraire. Dans ce cas, la théorie sur la mort peut prendre une forme pratique dans le cadre des funérailles, de l’expression des croyances et des pensées collectives ou individuelles, rattachables à des cultures ou des éducations spécifiques (HABERMAS 2008). Le mort met l’individu et la communauté face à l’inconnu, à l’interrogation métaphysique et les pousse à établir une série de pratiques et de récits qui délivrent de la crainte, mais aussi de la souillure provoquée par le mort (ILDEFONSE 2012).
Ces journées d’études, organisées par l’UMR 7044 ArcHiMedE de l’Université de Strasbourg (Unistra), s’adressent aux doctorant(e)s et docteur(e)s en Archéologie, Histoire, Histoire des religions, Sociologie, Anthropologie, Ethnologie, Philosophie, Théologie et Lettres classiques. Les communications auront une durée de 20 minutes et seront suivies par 10 minutes de discussion avec la salle. Les communications devront examiner les pratiques funéraires d’une population ancienne ou actuelle, dans un espace géographique illimité, sous le prisme de(s) (l’)identité(s). Elles s’appuieront sur des données textuelles, archéologiques, iconographiques et/ou sur des observations de terrain. Elles s’articuleront autour des 3 axes suivants :
1. Rituels et funérailles : préparation du corps, cérémonie(s), acteur(s), fonction(s), sacrifice(s), etc.
2. Le défunt : âge, sexe, pathologie(s), traitement et position de dépôt du corps, réintervention(s) sur le cadavre, etc. ;
3. La sépulture : type de sépulture, contexte, architecture, aménagement(s) spécifique(s), contenant, système de signalisation, mobilier, etc.
La participation à cette manifestation sera comptabilisée pour la validation l'UE "Stage en équipe de recherche".