Soutenance de thèse: "La rupture écologique dans l'oeuvre de Marx"

Le 1 avril 2022
De 14h00 à 18h30
la salle Ourisson, Institut Lebel (1er étage), 4 Rue Blaise Pascal, 67000 Strasbourg

Timothée Haug soutiendra sa thèse de philosophie à l’Université de Strasbourg le 1er avril 2021, de 14h à 18h30

Résumé de la thèse: « La rupture écologique dans l’œuvre de Marx. Analyse d’une métamorphose inachevée du paradigme de la production » :

Dans ce travail, je tâche de relire la critique du capitalisme de Karl Marx en retrouvant la trace d'une analyse écologique au sein de ses textes et manuscrits. Cette approche n’est pas nouvelle ; elle s’inscrit dans la continuité du courant de l’« écomarxisme » qui s’est constitué dans les années 1990 en reconstruisant la manière dont Marx analyse l'épuisement des sols par l’agriculture industrielle, pour y voir un modèle permettant de comprendre les causes de la crise écologique contemporaine. Au lieu toutefois d’ériger Marx en prophète de l’écologie politique pour renverser le reproche habituel de productivisme qui lui fut adressé, l’originalité de ma recherche consiste à montrer qu’il ne découvre que tardivement cet enjeu écologique qui vient interroger certains de ses présupposés productivistes en l’obligeant à les réviser. Son analyse de la « rupture métabolique » dans le Capital y est interprétée comme une véritable rupture théorique au sein de son cheminement intellectuel. Il ne s’agit donc pas simplement de reconstruire la place de l’écologie dans la critique de l’économie politique de Marx, mais aussi et surtout de comprendre les implications philosophiques de ce problème nouveau sur sa compréhension plus générale des rapports sociaux à la nature et sur la perspective d’un dépassement révolutionnaire du capitalisme. Si l’œuvre de Marx donne à voir une métamorphose écologique de son paradigme de la production, cette transformation se présente à nous comme une mue inachevée.

Préparée sous la direction de Franck Fischbach au laboratoire du Crephac de l’Université de Strasbourg, cette thèse fut en partie rédigée en Allemagne dans le cadre d’un partenariat avec le Centre Marc Bloch de Berlin. Le jury sera composé par :

Wolfgang Fritz Haug : Professeur émérite, Freie Universität Berlin

Catherine Larrère : Professeure émérite, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Pierre Charbonnier : Chargé de recherches, Institut d'Etudes politiques de Paris

Daniel Tanuro : Ingénieur agronome/chercheur indépendant, Université Catholique de Louvain

Stéphane Haber : Professeur des universités, Université Paris-Nanterre

Éric Pineault : Professeur des universités, Université du Québec à Montréal