Journée d'études : A la confluence de deux radicalités — Nietzsche avec Lévinas
Le lundi 20 novembre 2017
On voudrait, lors de cette journée, s’intéresser à Lévinas lecteur de Nietzsche, critique et admirateur ; mais encore, au-delà même des lectures faites par Lévinas de celui-ci, aux lectures plus symptômales qui pourraient se faire sur le rapport entre ces deux philosophes. Notamment, à propos du scepticisme, que l’un et l’autre louent comme ce qui énonce la critique de la rationalité occidentale, c’est-à-dire l’essoufflement de la « raison des philosophes ». Essoufflement, qui est peut-être l’occasion de découvrir au langage philosophique une autre source d’inspiration, au-delà ou en deçà de la recherche de vérité qui l’anime. Enfant légitime de la philosophie, le scepticisme l’ouvre à plus qu’elle-même, dans une quête incessante de justice. A une surenchère qui se retrouve dans les styles emphatiques et hyperboliques de Nietzsche et de Lévinas et dont la variation opérée sur les nominations du tout autre est un des symptômes. C’est d’ailleurs, au regard de cette outrance, que le rire nietzschéen « qui refuse le langage » est salué par Lévinas comme l’une des rares percées de « l’autrement qu’être » dans la tradition philosophique. C’est donc pour être « au-delà » de la métaphysique et « par-delà » le langage de la tradition de la philosophie, que Nietzsche et Lévinas partagent peut-être une « amitié stellaire ».
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