Philosophie des sciences

  • Cours (CM) 22h
  • Cours intégrés (CI) -
  • Travaux dirigés (TD) 12h
  • Travaux pratiques (TP) -
  • Travail étudiant (TE) 64h

Langue de l'enseignement : Français

Description du contenu de l'enseignement

L’objectivité scientifique

Selon le philosophe des sciences Ian Hacking (1936-2023), le mot « objectivité » appartient avec quelques autres (« vérité », « réalité », « fait », etc.) à la catégorie des « mots-ascenseurs » : leur emploi donne lieu à une élévation sémantique du niveau du discours (The Social Construction of What ?, 1999, p. 32). Le risque que l’on encourt en les utilisant, en particulier dans des situations de débat portant sur des questions épistémologiques, c’est de quitter le monde des « choses » et celui des « idées » pour se retrouver pris dans des polémiques sans fin. Un tel phénomène – dont une illustration est constituée par les « guerres des sciences » de ces dernières décennies – compte parmi ses causes principales la non-reconnaissance de l’historicité foncière des mots-ascenseurs. Le mot « objectivité » a ainsi connu « des mutations substantielles de sens et de valeur » au cours de ces derniers siècles (Hacking, op. cit., p. 33). Parmi les auteurs qui ont souhaité rendre compte de ces mutations, il faut mentionner au premier chef Lorraine Daston et Peter Galison. Leurs travaux ont trouvé une forme d’aboutissement avec l’ouvrage Objectivity publié en 2007 et traduit en français en 2010. Celui-ci a rapidement acquis un statut de classique au sein de la communauté des chercheurs travaillant dans le domaine des STS (« Sciences, technologies, société »). Dans le cadre du cours semestriel, nous partirons d’une lecture de cet ouvrage afin d’en cerner l’apport, mais également les limites. Nous tenterons dans un second temps d’élaborer une définition alternative de l’objectivité telle qu’elle est recherchée ou revendiquée, à la fois dans les sciences et dans des domaines d’activité tels que le journalisme ou la justice pénale.


 

Compétences à acquérir

Au terme de cette formation, l’étudiant maîtrise les principaux concepts épistémologiques et sait les utiliser pour aborder des questions puisées dans divers champs de la philosophie (métaphysique, éthique, etc.).

 

Bibliographie, lectures recommandées

Braillard P.-A., Guay A., Imbert C.& Pradeu T. (2011) « Une objectivité kaléidoscopique : construire l’image scientifique du monde », Philosophie n° 110, p. 46-71
Daston L. & Galison P. (2007/2010) Objectivité, Les Presses du Réel
Gaukroger S. (2012) A Very Short Introduction to Objectivity, Oxford University Press
Hacking I. (2023) Anthropologie philosophique et raison scientifique, Vrin
Harding S. (1993/2021) « Repenser l’épistémologie du positionnement : qu’est-ce que ‘l’objectivité forte’ ? », Philosophie féministe. Patriarcat, savoirs, justice, M. Garcia (dir.), p. 129-187
Popper K. (1972/2009) La connaissance objective, Flammarion Champs
Porter T. M. (1995/2017) La confiance dans les chiffres. La recherche de l’objectivité dans la science et dans la vie publique, Les Belles Lettres



 

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